I.1 Ce cours a été écrit pour l’esprit, mais seulement pour l’amener à faire appel au cœur. L’amener à écouter. L’amener à accepter la confusion. L’amener à cesser sa résistance au mystère, sa quête de réponses, et l’inciter à tourner son attention vers la vérité et loin de ce qui peut être appris uniquement par l’esprit.
I.2 Ce qui est appris par l’esprit ne fait que réarranger la réalité. L’esprit s’accroche alors à la nouvelle réalité comme à un nouvel ensemble de règles sans changement. Il voit la réalité à travers ces nouvelles constructions mentales et qualifie de nouvelle cette façon de voir. Afin de soutenir sa nouvelle réalité il doit insister pour que les autres suivent ces nouvelles règles. La vérité, dit-il, a été trouvée, elle est « ici » dans ces nouvelles règles et non dans celles du passé. L’esprit te dira alors comment te sentir selon ses règles et résistera à toutes les manières de sentir, à toutes les manières d’être, qui paraissent aller à l’encontre de ces règles, comme s’il savait, à cause de ces règles, comment sont les choses.
I.3 L’esprit parlera de l’amour et pourtant il tiendra le cœur prisonnier de ses nouvelles règles, de ses nouvelles lois, et dira encore « ceci est bien » et « ceci est mal ». Il parlera d’amour et ne verra pas son intolérance ou son jugement. Il parlera d’amour pour être serviable, et en toute sincérité, et pourtant la logique même qu’il utilise, quoique nouvelle, blessera le cœur des plus tendres, de ceux qui sont le plus appelés vers l’amour et sa douceur. « J’ai tort de me sentir de la façon dont je me sens » se dit celle au cœur tendre et, convaincue qu’un autre sait ce qu’elle ne sait pas, elle cachera sa tendresse derrière des défenses.
I.4 Tu penses qu’afin de partager tu dois être capable de parler le même langage et ainsi tu régresses au langage de l’esprit avec sa précision. L’esprit déteste tant être confus, être ouvert, rester ouvert et de ne pas savoir. Il désire des ancres pour tenir en place, et retenu là, il subit le martèlement de la mer du changement, résiste au courant, se fortifie contre la tempête. L’esprit retournera toujours où il se sent en sécurité et sûr de lui, et ainsi il ne va nulle part et ne voit pas la transformation, ou la création, ou le nouvel horizon qui défierait sa réalité.
I.5 L’esprit ne peut pas garder ouvertes les portes du cœur et pourtant nous nous tournons vers l’intérieur, nous allons vers l’esprit et lui montrons où est son ouverture, où réside la douceur et où se trouve la connaissance de l'amour. Tout ce que l’esprit peut faire est réarranger la réalité et la garder tranquille et captive, et liée à des règles. Les lois de l’amour ne sont pas des lois comme celles-là. Les lois de l’amour ne sont pas des règles, des faits, ou de bonnes réponses. Les lois de l’amour apportent la liberté spirituelle, la liberté qui réside au-delà de la croyance, au-delà de la pensée, au-delà de l’adhésion à toute autorité autre que celle de son propre coeur.
I.6 Le cœur est nécessaire pour guider l’esprit d’une manière qu’il ne désire pas être guidé, une manière qui en est une de jonction, une manière qui ne permet pas la position séparée de l’esprit, ses règles ou ses bonnes réponses. Le cœur est nécessaire parce qu’il est qui et où tu es et répond avec amour à ce qui est un avec lui. Nous sommes un cœur.
I.7 Nous sommes un esprit. La route vers l’état un et l’union, vers la vie dans la forme qui accepte l’état un et l’union, vers une humanité restaurée à l’entièreté, passe à travers le cœur de l’esprit.
I.8 Ce cours semblera réparateur pour certains, facile pour certains, complexe pour certains. L’esprit peut dire : « Oui, oui, je sais. Dis-moi quelque chose que je ne sais pas ». L’esprit peut chanceler face aux contradictions, s’accrocher à des vérités connues, comparer cette sagesse à une autre sagesse. L’esprit tentera de comprendre avec sa propre logique et combattra la logique du cœur. L’esprit cherchera de nouvelles règles et sera peut-être désireux de réarranger sa réalité une fois de plus.
I.9 L’esprit est sa propre réalité. Tu ne peux pas fuir la réalité de l’esprit avec l’esprit. Tu ne peux apprendre comment fuir la réalité de l’esprit avec le modèle d’apprentissage de l’esprit ou de la logique. Tu ne peux pas vivre dans un monde frais et nouveau et maintenir la réalité de l’esprit.
I.10 Il n’y a pas de « tous » à qui je parle, à qui j’offre ces mots. Il n’y a aucun esprit seul, isolé, séparé à qui ces mots s’adressent. Ces mots sont parlés de cœur à cœur, du Cœur Un au Cœur Un.
I.11 « Tous » n’est qu’un concept. Ces mots sont donnés à chaque Un. Ils ne sont entendus que par chacun « seul » et c’est ce que je veux dire par la sainteté du Cœur Un. Nous sommes un cœur. Nous sommes un esprit. Joints dans l’entièreté-de-cœur, nous sommes le paradis du monde. Nous remplaçons l’amertume par la douceur. Nous résidons dans la réalité du Cœur Un, le berceau de la création, le berceau du nouveau.
I.12 Le nouveau n’est pas ce qui a toujours existé. Ce n’est pas ce qui peut être prédit. Ce n’est pas ce qui peut être formé et gardé intact. Le nouveau est l’amour de la création en déploiement. Le nouveau est l’expression de l’amour. Le nouveau est le véritable remplacement du faux, la disparition de l’illusion, la joie née au milieu du chagrin. Le nouveau reste encore à être créé, du Cœur Un au Cœur Un.
I.13 Ceci est un cours pour le cœur. Le berceau du nouveau.